Lettre au Ministre délégué au Logement

Monsieur Guillaume KASBARIAN

Ministre délégué au Logement

Caluire, le 12 février 2024

Monsieur le Ministre,

En qualité de Président du Haut-Comité pour le Logement des Personnes Défavorisées et de l’association Habitat et Humanisme, je prends la liberté de prendre attache avec vous.

La nouvelle mission qui vous incombe est difficile tant la crise du logement est aiguë. Ne dit-on pas, fort justement, dans les milieux autorisés que le marché du logement est un marché impossible.

Vous décidez d’agir ; je vous en sais gré.

Le premier Ministre, lors de son discours de politique générale, a laissé entendre que pourrait être revisité le quota des logements sociaux qui s’impose pour toute construction ou acquisition de logements dans les communes de plus de 3 500 habitants.

La situation des plus vulnérables au regard du logement est si dramatique que ne peut être envisagée une réduction de ces logements très sociaux, sauf à aggraver l’abîme entre les classes sociales.

Il n’en demeure pas moins que M Gabriel Attal a raison de vouloir mettre en œuvre une politique à l’attention des classes moyennes tant elles concourent à la cohésion sociale.

Aussi, est-il pertinent et nécessaire de leur faciliter l’accès au logement dans les grandes villes et métropoles pour en être souvent éloignées de par l’explosion du coût des constructions et de celui du foncier.

Le Haut Comité pour le Logement des Personnes Défavorisées suggère que la loi SRU soit une grande loi de solidarité en veillant à ce que 50% des logements à construire soient réservés à concurrence de 25% pour les populations vulnérables et 25 % à destination de la « middle-class ».

Il convient de se rappeler que 70% de nos concitoyens sont éligibles au logement aidé.

Une telle proposition ne trouverait pas d’opposition à l’égard des professionnels de l’immobilier qui ne parviennent pas à construire en raison des prix prohibitifs dont le foncier a une part importante au sein des métropoles.

Les grandes villes nécessitent des équipements publics, métros, tramways, mais pas seulement ; il s’ensuit une spéculation outrancière sur le foncier.

Est-il juste que ces investissements de l’Etat et des Collectivités Locales suscitent cet enrichissement sans cause pour les propriétaires fonciers. Une rente, par définition injuste, qui mérite d’être drastiquement atténuée à défaut d’être supprimée.

Si 50 % des logements construits le sont à des prix nécessairement maîtrisés eu égard à leur destination, il s’ensuivra ipso facto une régulation des charges foncières.

Cette loi revisitée conduirait à faire de l’acte de construire un acte de soin, via une politique de réconciliation entre les classes sociales. L’habitat en est un des moyens.

Le Président de la République trouverait dans cette orientation la possibilité de réduire l’injustice que crée cette rente qui lui est, à juste titre, insupportable et insupportée par les classes moyennes et ceux attachés aux valeurs républicaines.

Sollicitant un rendez-vous à une date qui vous obligerait,

Bernard Devert

Un commentaire sur “Lettre au Ministre délégué au Logement

  1. Cette loi revisitée conduirait à faire de l’acte de construire un acte de soin, via une politique de réconciliation entre les classes sociales. L’habitat en est un des moyens.

    Merci pour votre intervention
    Josette Galidie vic sur cere

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