Trop de souffrances pour ne pas agir

Nous voici entrés dans ce temps du Carême, associé souvent à la tristesse. Ne dit-on pas : « il a une face de Carême ». Or, il est un moment qui nous met face à nos obligations d’homme et de femme pour faire face à ce qui en nous et autour de nous déshumanise.

Un risque à courir pour agir, aux fins de donner chair à un ‘autrement’.

C’est la vie qui importe, inscrite dès les premières pages de ce grand Livre d’humanité qu’est la Bible : « Qu’as-tu fait de ton frère« . Cet appel est la clé d’un discernement, permettant, sans évasion ni illusion, de nous poser une autre question de la même veine : qu’as-tu fait de ton Père, le plus humain rejoint le plus divin.

Le Carême une invitation à habiter cette conviction, la mort est traversée. Nous voici invités à vivre des chemins de traverses, loin des autoroutes pour ressembler à celui de Saint-Jacques. Ne nous met-il pas à distance des voies de circulation. Il en est de même et sans doute de façon plus urgente encore, si nous pressentons la nécessité de s’écarter des idées toutes faites ayant pour conséquences de contourner, voire d’oublier, ceux-là mêmes que la vie fragilise.

Une solidarité, davantage une fraternité. Solidaires, nous le sommes quand nous nous entraidons. L’exemple de la cordée. La fraternité va au-delà pour aller à la rencontre de celui qui, isolé, exclu, n’a pas cette sécurité.

L’humanisme, une spiritualité incarnée, ne permet pas de s’évader du tragique et de ces situations si ‘moches’ que finalement en les tolérant, nous devenons sourds aux cris des pauvres et aveugles pour ne plus voir une déshumanisation rampante.

Pour comprendre, il faut entendre et donc s’approcher, ce qui suppose une disponibilité intérieure pour se mettre à distance de la préfabrication de ces barreaux invisibles qui nous protègent des autres où l’indignation, si elle trouve encore sa place, est loin d’être suivie de ces actions qui s’imposent pour changer ce qui doit l’être.

Sur ce chemin de Carême, le ‘diabolos’ demanda à Jésus d’être un peu plus Dieu et un peu moins homme. Jésus fit le choix d’être avec nous, parmi nous. Au diable, dira-t-il, les fossoyeurs de l’incarnation !

Et nous, pendant ces quarante jours, qu’allons-nous envoyer au diable ?

Il y a huit jours, je vous faisais part du risque de voir revisiter la loi SRU (Solidarité Renouvellement Urbains) dans la perspective de partager avec la classe moyenne le quota des logements jusque-là à destination des plus pauvres. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faille rien faire pour la midle classe, bien au contraire.

Quel désastre il s’ensuivrait pour les plus vulnérables et quel dommage pour la cohésion sociale qui subirait alors un nouveau choc aggravant un abîme si marqué qu’il ne peut plus être caché.

Je viens de m’en ouvrir auprès du Ministre du Délégué au Logement dans une lettre que vous trouverez sur notre site Internet (cliquez ici pour la consulter), accompagnée de la chronique : « Le logement appelle un choc de l’offre, plus encore un électrochoc des consciences ».

Puis-je vous demander d’aller soit sur notre site en cliquant ici pour marquer votre adhésion ou ci-dessous sur mon blog en laissant un commentaire.

Seul, rien ne sera possible ; ensemble, nous pouvons nous investir pour un monde plus humain.

Avec ma gratitude, accompagnée de mes sentiments fraternels.

Bernard Devert
Février 2024

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