La paix ne s’arrache pas au prix de la puissance mais de celui du respect

De nombreuses chaînes de télévision, LCI, BFM, CNEWS, ont diffusé cette semaine ce temps de prière réunissant des membres du Gouvernement de Donald Trump invoquant Dieu, sûr du caractère messianique de leur engagement.

Dieu est de leur côté, jugeant leur réussite accompagnée de la toute-puissance et du pouvoir comme une bénédiction. Rien ne peut leur échapper, pas davantage la relation au Très-Haut !

Ne manque-t-il pas à cette équipe un prophète, pour le moins un exégète, leur rappelant que la cause de Dieu est la cause des pauvres. Si leur pouvoir est en genèse, ils occultent d’emblée ce premier moment du Grand Livre d’Humanité où l’assassin d’Abel est interrogé sur ce qu’il a fait de son frère pour avoir refusé d’en être le gardien.

Comme est bon d’entendre la Parole de Yahvé s’adressant depuis l’origine des temps aux tenants de la puissance : Et les autres ?

Ce cri déchire le mensonge habillé par les feux d’un aveuglement au point que l’agressé est nommé l’agresseur, coupable de l’invasion inique et sinistre du maître du Kremlin devenu l’ami de celui de la Maison Blanche ! Il est des amitiés suspectes quand elles sont guidées par l’intérêt.

Ces deux amis n’ont que faire de la vérité et de l’attention au droit international, n’éprouvant aucun désir de se laisser habiter par la question morale de ce qui est juste et de ce qui ne l’est pas, de ce qui est bien et de ce qui est mal. Ils se mettent à part, pour être à part, se plaçant non sous l’égide du droit mais d’un deal, des dealers, maîtres du jeu.

Ce jeu s’établit sur une terre jusque-là inconnue, au moins sur le plan médiatique, appelée une terre rare, riche de métaux précieux, ô combien nécessaires, au développement de l’économie ; l’armement n’est pas étranger à cette course

Cette terre, objet de toutes les convoitises, se présente comme la condition d’une paix arrachée au prix d’une occupation, susceptible de se révéler une spoliation de l’Ukraine alors qu’elle est dévastée par les bombes, mutilée physiquement.

Le pire n’est jamais sûr. De là à penser que cette terre se révèle ce jardin perdu retrouvé, pour ne point être piétiné par la soif des pouvoirs demeure une inconnue. L’espoir est singulièrement fragile, une ouverture cependant est possible.

Ce possible, pour reprendre les mots de Lamartine, est immense, encore faut-il sortir de l’étroitesse et de la petitesse des idées de puissance qui conduisent à dévaluer ceux que l’on ne veut pas voir, tel ce mot de Donald Trump considérant que l’Europe a été imaginé pour « entuber » les Etats-Unis.

Quelle ignorance des pères de l’Europe !

Les européens ont une part de responsabilité pour en avoir fait un marché, commun sans doute, sans parvenir à se réunir. Certes, une économie monétaire s’est mise en place, salutaire au regard des crises traversées.

Allons plus loin, l’heure n’est-elle pas de dépasser nos enfermements pour susciter une Europe décidée non seulement à se défendre mais à poser des actes défendant ces valeurs justes qui reposent sur le droit et non point des deals.

La paix ne s’arrache pas, elle se construit dans le respect de l’autre, des autres, aux fins d’obtenir ce consentement qui participe à détruire la haine.

Bernard Devert
28 février 2025

Laisser un commentaire