Cette semaine, en cette veille du printemps qui réveille la nature, nous fêtions Saint-Joseph, magnifique figure d’humanité pour être un protecteur. Il le fut à plusieurs titres traduisant la fidélité de ses engagements, signe de sa vocation profonde.
S’il forma le projet de répudier Marie, bouleversé par l’annonce que l’Ange fit à cette jeune femme qui l’aimait et qu’il aimait, il comprit qu’il devait la protéger, comme l’enfant qu’elle portait.
Joseph, homme juste, prit le risque de protéger le fiat de Marie, ouvrant une espérance au-delà même de ce qui est imaginable, ce que l’esprit du monde récuse souvent.
Joseph est un refuge ; charpentier, il ne fit pas qu’assembler des planches, il sut les réunir pour créer ces espaces si nécessaires lorsqu’on prend des chemins qui gravissent et parfois épuisent, il faut alors se protéger, refaire des forces pour s’élancer alors vers les sommets.
Comme ces planches sont heureuses.
Comme artisan-charpentier, Joseph construisit des toits, quelle meilleure protection que celle d’abriter ; cette responsabilité, d’une certaine façon, il l’a transmise à son fils, le Christ qui remua ciel et terre pour que ces planches deviennent pour nous celles du salut.
Ainsi, le Fils de l’homme, comme Jésus aimait à se présenter, connut l’établi de son Père et lorsqu’il le quitta, ce fut pour établir et rétablir la prégnance de ce trésor et de ce mystère, rappelant que tout être, quelle que soit son histoire, est enfant du Très-Haut.
Joseph, de par l’apprentissage qu’il offrit à son Fils, lui appris à remettre souvent l’ouvrage sur le métier et l’un d’eux fut de l’aider à découvrir cette liberté intérieure qui suscite l’audace de mettre un pas dans la fourmilière de l’ordre établi qui n’est qu’un triste désordre, fut-il habillé de telle façon qu’on essaie de le rendre présentable. Or, qu’abrite-t-il pour laisser les plus vulnérables dans le désarroi.
Jésus, dans la mémoire de Joseph, nous fait découvrir que le ciel, entendons le cœur, est une immense et magnifique charpente, un abri qui ne sera jamais détruit, puisque c’est là que se tient l’Inespéré et l’Inattendu.
L’artisan qu’est Joseph, plus encore l’artiste, ne nous aide-t-il pas à découvrir que sous cette magistrale charpente se révèle une œuvre d’amour à laquelle il ne cesse de participer.
Nous y sommes invités.
Bernard Devert
Mars 2025
