L’attente est constamment démentie, les « Caïn » sont toujours là pour tuer leurs frères.
Notre Mouvement vit un moment de consternation avec l’assassinat d’un de ses résidents, poignardé dans le dos devant la pension de famille qu’il habitait, alors qu’il avait trouvé au sein de cette maison un lieu pour se construire, se reconstruire.
L’association Habitat et Humanisme est affectée par ce drame ; comment ne le serait-elle pas.
Sa mission est de protéger en offrant non seulement un toit à ceux qui ne l’ont pas, ou plus, mais des espaces de vie se révélant autant de lieux où l’on prend soin.
Cet assassinat est un choc pour la fraternité ; il ne restera pas impuni. Pour autant, c’est un frère qui disparaît en raison d’une violence absurde, se répétant à l’envi dans notre Société. Pas de jour où la violence se tait.
Il ne s’agit pas d’un nouveau et énième fait divers, mais d’un fait lié à la banalité du mal que nous ne saurions accepter, supporter, tant elle heurte le respect de la vie, source de notre mission.
Permettez-nous d’exprimer notre sympathie à tous ceux plongés dans la peine, les proches de cet homme, les résidents, bénévoles et salariés meurtris par ce drame ; il est aussi le nôtre.
Que d’humanité immédiatement déployée, d’attentions renouvelées, dans cette conscience partagée que, si la vie relève d’un testament parfois indéchiffrable, nous sommes appelés, tour-à-tour, à être les « gardiens de nos frères ». Telle est la valeur de notre civilisation. Il n’y a pas d’individus mais des personnes à comprendre, à aimer.
L’inacceptable de ce geste odieux, commis par ce triste et lâche meurtrier, ne doit pas nous faire sombrer dans un pessimisme délétère. L’heure est une invitation pressante à ce que notre Mouvement continue à se battre avec les armes qui sont les siennes, la générosité, la fraternité pour habiter la promesse d’un monde constamment nouveau à faire naître.
Ces quelques mots ne viendront pas cautériser la souffrance mais la partager, fut-ce maladroitement, vous priant de m’en excuser.
Samedi, je vous rejoindrai à la Maison Marie Heurtaut.

Nous sommes horifiés et prions pour eux.
Patrick