Cette voix nous invite à changer et à échanger pour sortir de nos déserts ; l’échange n’est-il pas un oasis.
Une voix crie – c’est celle de cet enfant de 11 ans, David, et il y a beaucoup de David. Son enfance lui est volée par trop d’épreuves. Il a connu la rue. Ecoutez sa voix, c’est dur dit-il, de dormir à même le macadam.
Une voix crie dans nos déserts.
Voix de Salomé, elle a 6 ans. Craintive, son visage porte la trace d’une tristesse pour avoir vu et subi ce qu’aucun enfant ne devrait jamais connaître.
Une voix crie, elle prie et elle supplie : « plus jamais ça ».
Cette voix, il nous faut l’entendre pendant ce temps de l’Avent pour faire naître des relations nouvelles et par là-même déserter l’inessentiel qui porte le nom de l’indifférence ou encore des illusions qui entravent cette sortie de nos exils intérieurs.
Une voix crie dans le désert : change pour échanger avec ceux qui sont si proches et pourtant si lointains au point d’être parfois nommés « ces gens-là ».
Une voix crie dans le désert : toi qui as un logement vacant, acceptes-tu de discerner pour le mettre dans des conditions raisonnables à disposition d’une famille fragilisée.
Une voix crie dans le désert : tu as quelque épargne, veux-tu l’investir dans la solidarité pour ouvrir de nouvelles portes comprenant que sans toit, personne ne peut être soi.
Une voix crie dans le désert : acceptes-tu de louer ton bien non pas dans les conditions du marché devenu fou, débridé à tel enseigne que les prix se sont envolés jusqu’à « voler » aux familles la chance de se loger décemment ou alors à un taux d’effort qui fait que le « reste à vivre » compromet les relations stabilisées.
Une voix crie : c’est celle de Saint-Augustin : « la vie ce n’est pas les pierres, mais les hommes.
Cet humanisme n’est-il pas la pierre angulaire qu’est le Christ ; il nous crie l’espérance qu’il met en chacun d’entre-nous dans cette conviction qu’un jour nous bâtirons différemment pour nous laisser recréer.
Une voix crie, puissions-nous l’entendre.
Bernard Devert
6 décembre 2011