L’heure solidaire

L’heure solidaire, Habitat et Humanisme lui donne sa place lors du changement horaire dont la finalité est d’atténuer la nuitée des jours pour économiser l’énergie… mais pas que… Elle est aussi celle de ces heures sombres qui s’éclairent quand la solidarité se construit.

Victor Hugo, dans Les Misérables, dit qu’il suffit d’un sourire entrevu là-bas… pour que l’âme entre dans le palais des rêves.

Ces palais nous font rêver. Loin d’être des songes improbables, ils se découvrent quand s’efface le mensonge d’une fraternité exprimée du bout des lèvres. Quand l’heure de la solidarité nous étreint, alors s’embrase cette vérité existentielle qui nous fait vivre et vibrer au cœur de relations si authentiques que, soudain, naissent des complicités et mêmes des connivences.

Comment les nommer, si ce n’est par la solidarité ; puisse-t-elle ne pas nous quitter pour être fille de la fraternité.

Cette heure solidaire n’existe que si nous acceptons d’être réveillés par une certaine intranquillité jusqu’à se demander : que dois-je faire pour que ce que j’ai vu, souvent aperçu, telles des toiles de tentes dans la rue, sous les ponts, ne demeurent pas.

L’heure solidaire est l’heure du cœur qui se met à battre pour nous donner l’audace de combattre contre ces graves iniquités qui détruisent l’espoir, jusqu’à jeter des êtres dans des enfers dont la brûlure est celle de la solitude.

Cette semaine à Autun, sous l’égide de son Maire, Vincent Chauvet et de nombreux concitoyens de cette ville, petite, mais grande de par son histoire et son patrimoine, une heure solidaire s’est vécue lors de la visite de l’ancien hôpital Saint-Gabriel, en cœur de ville, au sein duquel un grand chantier s’est ouvert, auquel participe Habitat et Humanisme.

Cette solidarité témoigne d’une attention à l’histoire, à la qualité des lieux pour que, transformés, ils demeurent des liens marqués par le soin et le prendre-soin de l’autre, des autres. Si l’hôpital n’est plus, l’esprit de l’hospitalité est resté avec trois pôles : l’épicerie solidaire, cœur et santé, un service de soins à domicile et aussi à destination des aidants.

Très vite, le campus numérique trouvera également sa place et demain les étudiants, la leur, avec l’habitat inclusif et intergénérationnel sur lesquels nous sommes investis.

Au cours de cette visite des chiffres auraient pu être alignés, ce ne fut pas le cas ; personne non plus ne s’est mis en valeur à partir de ce qu’il faisait, mais tous, en revanche, étaient portés par la dimension du cœur saisissant que, sur ce lieu, se dessinait la chance d’une profonde solidarité.

Quand cette valeur devient « chantier de vie », comment s’étonner que les visites ne soient plus seulement le moment où l’on regarde, évalue ce qui a été entrepris mais le déjà-là d’une promesse dont l’adhésion transforme les relations.

Solidarité quand tu nous tiens, le temps n’est plus de se croiser, mais de se rencontrer. Tout est changé.

Bernard Devert

Octobre 2024

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