Madame, chère Marie-Françoise,
Je viens d’apprendre le décès brutal de votre mari.
Ma première pensée est pour vous et votre famille. Un grand respect traversé par l’affection me liait à Michel, ne pouvant oublier ce qu’il apporta à Habitat et Humanisme pour avoir été le premier Président de sa Fédération. Notre Mouvement porte à jamais les traces de sa réflexion éthique, de sa vision de la Société au sein de laquelle il fut ce ‘Juste’, refusant les situations absurdes et déshumanisantes.
Je sais gré à Monseigneur Gérard Defois, alors Recteur de l’Université Catholique de Lyon, d’avoir initié notre première rencontre.
Intellectuel, il mit la profondeur de sa pensée au service de l’intérêt général mais plus encore du bien commun, témoignant d’une vigilante attention à l’égard de ceux que la vie fragilisait. Il avait ce talent de l’écoute et de la parole suscitant d’inouïes ouvertures. Il savait s’émerveiller avec une foi en l’homme indissociable de celle qu’il avait en Dieu.
Que de malentendus il dissipa, pour privilégier l’essentiel, trace de l’Eternel.
Homme libre, il n’était prisonnier d’aucune Institution, leur offrant son audace et sa disponibilité. Jamais il ne les dévalorisait mais toujours les invitait à ne point déserter ce prophétisme sans lequel il n’y a pas d’avenir. Il essuya bien des incompréhensions mais sut les traverser avec cette hauteur de vue lui permettant de dépasser les jugements hâtifs. Sachant tenir, il sut obtenir des avancées jetant les bases d’une démocratie davantage participative, tant le blessaient les clivages et les enfermements.
Homme d’espérance, il ne la vivait pas comme un espoir mais comme la responsabilité d’un ‘ici et maintenant’, l’ecclésia devant donner à voir ce qu’elle croit.
Ce mercredi je rejoindrai la multitude des amis de Michel pour lui dire merci de ce qu’il est et de qu’il sut faire advenir.
Soyez assurée, Madame, chère Marie-Françoise, de l’immense sympathie de notre Mouvement en vous restant proche par la prière et notre reconnaissance ; Michel m’évoqua ce qu’il vous devait avec cette grande délicatesse qui l’habitait.
Bernard Devert