Ce lundi, l’Eglise proposait à notre méditation l’évangile du jeune-homme riche.
Les disciples s’interrogent ; l’appel radical du Christ les déconcerte et même avive leurs craintes. Qui peut alors être sauvé ? Jésus répond : Tout est possible à Dieu.
Au possible de Dieu, nous sommes appelés. La Bonne Nouvelle n’insiste-t-elle pas sur le comme : Aimez-vous comme je vous aime ; que la volonté du Père soit faite sur la terre comme au ciel ; pardonne-nous comme nous pardonnons.
Ce comme nous semble tellement incroyable que nous nous dérobons, tel ce jeune-homme qui s’enfuit triste de ne pouvoir répondre à ce possible proposé. L’aventure lui apparaît hors de portée ; elle est trop risquée.
Que dois-je faire ? demande-t-il. En d’autres termes, reconnais, Seigneur, ma capacité du ‘toujours plus’. Or, Jésus lui propose de se défaire pour accéder au possible de Dieu.
Rappelons-nous l’expression si juste de Maurice Zundel : Dieu est Dieu car il n’a rien ; Dieu ne veut rien posséder.
Cet homme riche éprouve-t-il que ses avoirs l’enferment ? Il ne les a pas acquis, pour être trop jeune. Il est un héritier, prisonnier de ses biens comme en témoigne cette rencontre avec le Christ : que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? Encore l’héritage …
Nul doute que sa tristesse se transformera en joie quand il découvrira l’appel du Christ : une seule chose te manque, c’est d’accepter de manquer. N’est-ce pas précisément la condition pour ne pas passer à côté de l’essentiel, trace de l’éternel.
Bernard Devert
29 mai 2013
Quel bonheur que cette parole qui nous remet au sein d’une vraie vie…. Quelle lassitude de toucher la complexité de la pâte humaine et les insondables barrages psychologiques qui ne permettent pas de nous ouvrir à la liberté de choix….
La peur du manque est si profondément ancrée dans l’homme, qu’il est très difficile de se rendre compte que nous nous dérobons.
Pourrons-nous en finir un jour avec cette aspiration continue du « toujours plus » pour certains qui conduit au « moins que rien » pour un grand nombre… même pas un Toit pour cacher sa misère et sa détresse.
Comment concilier la résultante d’une économie d’échange qui conduit à accumuler la richesse là où elle se produit (parfois par opportunité,,par la rente ou la facilité) et sa mise à disposition du « Bien Commun ».
Bernard DEVERT et Habitat et Humanisme ont enclenché une démarche opérationnelle… c’est au niveau de l’esprit et du cœur qu’il faut agir… Mais dans l’attente que la goutte d’eau remplisse l’océan, combien de détresses non secourues..
MC