Des Assomptions qui ouvrent des horizons

La fête de Marie en son Assomption est une invitation pendant ce temps de vacances à faire le point sur foi et engagement, d’autant que l’actualité est un appel à de sérieux discernements.

Une de nos questions au sein du Mouvement est la place des personnes âgées pour que celles isolées, désargentées, en perte d’autonomie, ne soient pas abandonnées. Il y a ici un enjeu sociétal majeur et par là même spirituel. L’Assomption de Marie ne nous invite-t-elle pas à être plus tendres, plus humains.

Le dogme de l’Assomption (1950) ne relève pas d’abord d’une décision venant de Rome, mais d’un appel séculaire du peuple des baptisés saisissant intuitivement que Marie n’est pas restée dans la mort, elle l’a traversée.

Marie doit en éprouver une grande joie dans sa maternité. N’est-elle pas appelée la vivante.

Maurice Zundel, ce grand spirituel du 20ème siècle, souligne que Marie est le berceau de Jésus. Elle est aussi le nôtre pour nous aider à naître à notre foi.

Pour Marie, la mort ne signifierait rien. La mort n’a de sens et n’est donc supportable que si elle suscite une transformation où l’être corruptible, défait, est reconstruit dans ce passage.

Or, Marie est un être pleinement libéré. Comment pourrait-il en être autrement pour avoir donné la vie à Celui-là même qui nous appelle à la liberté, signe de la filiation offerte.

Marie, comme mère, ne peut rester étrangère aux projets de vie de nos maisons qui ne sauraient être des mouroirs, pas plus que des lieux de retrait, mais paradoxalement dans ce lâcher-prise une intensification de la vie pour s’éveiller à l’essentiel, trace de l’Eternel.

Le programme peut apparaître surhumain. Il est humain si le ‘prendre soin’  témoigne vraiment d’une détermination à faire reculer les angoisses et crispations douloureuses. « L’acte du mourir » est d’autant moins inquiétant que nous quittons les espaces d’enfer-mement. Le Magnificat nous fait entendre cette réalité : il renverse les puissants, comble de biens les affamés et renvoie les riches les mains vides. Là où les possessions qui souvent nous possèdent s’estompent, une harmonie se dessine entre terre et ciel, l’Amour se révélant alors plus fort que la mort.

Belle fête de l’Assomption dans cette recherche partagée d’aller dans « nos périphéries » pour qu’aucune d’entre elles ne déserte la joie de l’Evangile pour reprendre la prière du Pape François à Marie.

Heureuses cette fête pour se rapprocher de ceux qui nous accompagnent sur ce chemin ; merci d’être de ceux-là.

Bernard Devert

Août 2014

2 commentaires sur “Des Assomptions qui ouvrent des horizons

    1. Comment ne pas être touché par votre message chaleureux. L’action conduite par Habitat et Humanisme pour ce Vivre ensemble, aventure de la fraternité, n’est envisageable que parce que vous êtes de ceux qui disent non à la brutalité de la société.
      Un autrement est possible, vous le suscitez.
      Oui, vraiment de tout cœur, merci.
      Bernard Devert

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