La cohésion sociale n’est pas une idée vague, mais un lien à tisser pour faire naître la fraternité. Là où ce supplément de relation est absent, la Société perd sa cohésion avec les maux qui s’ensuivent dont le mal logement est l’un des syndromes.
La cohésion, ni ne s’impose, ni ne se décrète pour naître d’une harmonie, fruit d’un patient travail comme celui effectué par les musiciens qui, remettant cent fois sur le métier l’étude des partitions, offrent une interprétation dont les accords nous réveillent vers ce beau qui sauvera le monde, pour reprendre la juste expression de Dostoïevski.
Les noires, les blanches, les soupirs, les silences, les croches, sont des notes qui, prises isolément, ne seraient qu’une répétition lassante. Rassemblées, jouant ensemble, voici qu’elles s’effacent pour ne faire entendre qu’une musique qui porte et parfois nous emporte vers le meilleur de nous-mêmes.
Il est de ces moments où nous percevons de telles inquiétudes ou souffrances que surgit alors l’interrogation : que faire, comment faire.
La solidarité est une partition qui se joue à plusieurs mains pour faire entendre d’autres voix que celles de la brutalité.
Vous vous interrogez sur le sens de votre épargne. Pourquoi ne pas « jouer » comme déjà 900 000 personnes en France, un investissement solidaire.
Un chœur progressivement grandit au-delà même de ce qui était envisagé, tant est profonde l’attente d’une économie au sein de laquelle la vulnérabilité trouverait davantage sa place pour un agir plus humain.
Si vous avez un logement de disponible, pourquoi ne vous poseriez- vous pas la question « quelle partition vais-je jouer » ? Une clé se propose à votre liberté pour consentir à un prix de loyer inférieur au marché.
Vous ne serez pas seuls, l’Etat vous accompagne par une aide fiscale importante. Habitat et Humanisme assure la garantie du loyer et l’accompagnement de la famille logée, bénéficiant alors d’un toit et d’un soutien lui permettant d’entrer dans un avenir plus humain.
Cette harmonie naît du refus des dysfonctionnements et des inégalités ; chacun n’en est-il pas la clé.
Les cyniques penseront que ces accords seront toujours insuffisants. A l’écoute de la 8ème symphonie de Schubert, ne découvrons-nous pas l’inachevé en nous-mêmes, non point pour nous en attrister mais pour découvrir que la rencontre et l’accueil de l’autre et de tous les autres sont la condition même de la plénitude.
Bernard Devert
Octobre 2014