Une nouvelle opération, inaugurée à Grasse dans les Alpes-maritimes, me fait courir un tour de France non point pour un maillot, mais pour observer le ‘prendre soin’ d’une espérance. Ne mérite-t-elle pas, dans cette préparation à Noël, d’être emmaillotée, si elle est vraiment pour nous cette petite fille, selon Péguy.
L’espérance subit bien des rigueurs par le manque de nos vigueurs, comme le rappelait si justement le Pape François à Strasbourg.
Un pauvre sur trois est un enfant ! Michel Serre dit que la société prend davantage soin de son argent que de ses enfants.
Nous savons. Quelque peu assommés par des situations délétères, nous ne sommes pas si pressés que cela d’ouvrir les yeux. Le temps de l’Avent est une invitation pressante à regarder pour agir. Qu’allons-nous voir ?
Le Créateur ne désespérant pas de l’homme ne nous fait pas voir son indignation mais nous invite à voir combien Il se mobilise pour nous. Il nous rejoint. Il est l’Emmanuel, Dieu avec nous, non pas contre nous mais, pour naître sous les traits d’un enfant, Il se blottit contre nous. N’est-ce pas cela Noël.
Quel est le père ou la mère qui à la naissance de son enfant ne se réveille point pour se demander avec un enthousiasme mêlé d’inquiétude, quel sera son avenir. L’enfant nous fait advenir.
Veillez, réveillez-vous.
A Grasse, ce 27 novembre, cette veille a permis 19 logements dans un immeuble dominant la ville, tel un phare, non un projecteur qui aveugle mais une lumière qui irradie la tendresse.
Cette maison fut longtemps une fabrique de parfum dont Grasse est la capitale mondiale. La Congrégation des Oblates de Saint François de Salle y reçut longtemps des jeunes ouvrières, les protégeant de bien des brutalités. La destination ne s’imposant plus, les Sœurs décidèrent de le vendre.
Il n’y eut point de négociation, mais une attention bienveillante traduisant cet ‘appel à veiller’ pour que les plus fragiles continuent à trouver place dans des murs qui s’apparentent à la maison de Béthanie, là où précisément Marie-Madeleine brisa sur Jésus le flacon d’un rare parfum.
Une nouvelle fois, à Grasse, se passa ce qui s’était passé à Béthanie : bien des flacons furent brisés. Le parfum se répandit.
Gaspillage, diront certains. Mais, ce monde n’a-t-il pas besoin de s’éloigner de ces odeurs nauséabondes, notamment d’un argent dont on dit qu’il n’a pas d’odeur. Quelle erreur, quand l’argent fait de nous ses captifs, alors inévitablement se produit une éruption car tout ce qui est fermé fermente.
A Grasse, à la veille de ce temps de l’Avent, dans cet immeuble reconstruit, fleurait bon l’odeur d’une fraternité. Elle s’est construite dans la recherche d’un ‘vivre ensemble’ née de la conviction partagée que là où l’homme se laisse réveiller dans son humanité, alors l’autre, jamais plus, ne sera un étranger, quand bien même son histoire serait difficile ou douloureuse.
Veillez, tout commence, tout recommence.
Bernard Devert
30 novembre 2014
Bonjour,
Nous sommes 2 jeunes pères de famille. Chrétiens engagés nous désirons agir pour transformer notre société, en particulier pour aider les plus pauvres.
Nous aurions aimé vous envoyer un projet que nous avons rédigé.Il vise à « ré enchanter la vie et le travail en EHPAD ».
A quelle adresse postale ou mail pourrait on vous l’envoyer s’il vous plaît ?
Nous vous remercions pour l’attention que vous pouvez nous accorder,
Fraternellement,
Stanislas JOZAN et Tanneguy Pialoux (médecin gériatre, spécialisé en soins palliatifs)
Bonjour, je vous invite à l’envoyer à Bernard Devert Association La Pierre Angulaire 69 chemin de Vassieux 69300 Caluire et Cuire. Bien à vous.