Les premiers jours de la nouvelle année sont marqués par un échange, celui de vœux. Cette heureuse tradition vient accompagner la question qui surgit : que sera-t-elle, que nous réserve-t-elle.
Que d’inattendus possibles ! Alors, pour se rassurer on partage des vœux de santé, de bonheur, de réussite, de paix ; des vœux pour être heureux. Quoi de plus naturel. C’est bon et c’est bien.
Seulement ces vœux doivent nous engager pour éviter les désaveux ; l’exercice est difficile.
La paix si désirable, si nous voulons qu’elle soit mieux au rendez-vous de notre histoire et de l’Histoire, nécessite que nous livrions bataille contre ce qui la met à mal, telle la misère. L’urgence est de la détruire.
Le vœu engage ou alors il n’est rien. Assez de ces propos cyniques et désabusés où la promesse, qui est un vœu, est si disqualifiée qu’elle n’engagerait que ceux qui les écoutent. Il est temps que la parole retrouve du crédit pour arrêter ce tohu-bohu qui dégrade les relations et met en danger la démocratie.
Péguy rappelle que tout commence en mystique et finit en politique. Et si nous désirions ardemment qu’en 2016 la politique ne déserte point l’éthique pour que soient mieux respectées les valeurs républicaines, conditions de la cohésion sociale.
La promesse est un objectif mobilisateur permettant, tant sur un plan individuel que collectif, d’apprendre l’art du choix entre le désastreux et le meilleur. L’impossible, dit René Char, nous ne l’atteignons pas, mais il nous sert de lanterne.
Les vœux ne sauraient être des apparents ; ils doivent revêtir une réelle densité pour porter un coup décisif aux situations intolérables ; visant juste, ils ciblent la question du sens. Alors, surgit la question : que suis-je prêt à risquer cette année.
Au diable, les vœux réducteurs et faciles. Le temps nous est donné pour se donner ; vivre c’est vibrer.
Joyeuse année dans une détermination enthousiaste à prendre sa part pour que la nuit soit moins privée d’étoiles.
Bernard Devert
31 décembre 2015
Encore Merci Père Devert pour nous faire réfléchir une fois de plus. Tous les ans nous sommes beaucoup à éviter ces « cérémonie » des vœux, vœux qui ne veulent rient dire dans le monde privilégié où nous vivons. La santé ? On ne peut éviter les gros pépins, alors il nous reste à prier pour accepter et nous battre. L’argent ? apporte-t-ii le bonheur ? nos frères africains ont un large sourire quand bien même la soupe est maigre mais ils pratiquent le partage. Du travail ? Nos concitoyens en manque mais les systèmes sont mal adaptés, pas toujours d’adéquation entre l’offre et la demande, mes jeunes voisins rentrent de plus en plus tard et cumulent les heures sup et le stress, effectifs trop justes. L’amour ? Beaucoup de personnes isolées, dépressives, sans visite.
Mais que souhaiter alors ? La paix, elle dépend de chacun d’entre nous, la paix avec nous même, dans notre famille, dans l’engagement solidaire, dans la volonté de connaître ceux qui ne partagent pas notre religion ou la raille. Que de chemin à parcourir pour atteindre cet idéal ! Mais il y a une petite graine en chacun de nous qui ne demande qu’à « être arrosée » pour grandir, l’espérance avec sa volonté de changer déjà toutes les petites choses autour de nous qui ne vont pas.
Alors, bonne année d’espérance.
Merci Père Devert.
Chère Ghislaine Rocher, L’engagement est bien ce travail quotidien pour changer ce qui peut l’être. Quelle aventure qui conduit à habiter nos convictions.
Très cordialement.
Bonjour père Devert, c’est toujours avec un grand plaisir que je découvre les commentaires de ce blog qui relate bien notre situation actuelle en nous faisant réfléchir aux grands tourments de notre société. Je vous souhaite bien sincèrement mes vœux les plus sincères pour cette nouvelle année.
Bien à vous Patrick
Cher Monsieur, Je vous sais gré de votre message chaleureux ; il m’invite à poursuivre la réflexion dans la perspective d’être relayé sur le plan de l’action par Habitat et Humanisme.
Les premiers jours de la nouvelle année sont marqués par un échange, celui de vœux, vous remerciant des vôtres. Cette heureuse tradition vient accompagner la question qui surgit : que sera-t-elle, que nous réserve-t-elle.
Que d’inattendus possibles ! Alors, pour se rassurer on partage des vœux de santé, de bonheur, de réussite, de paix ; des vœux pour être heureux. Quoi de plus naturel. C’est bon et c’est bien.
Seulement ces vœux doivent nous engager pour éviter les désaveux ; l’exercice est difficile.
La paix si désirable, si nous voulons qu’elle soit mieux au rendez-vous de notre histoire et de l’Histoire, nécessite que nous livrions bataille contre ce qui la met à mal, telle la misère. L’urgence est de la détruire.
Le vœu engage ou alors il n’est rien. Assez de ces propos cyniques et désabusés où la promesse, qui est un vœu, est si disqualifiée qu’elle n’engagerait que ceux qui les écoutent. Il est temps que la parole retrouve du crédit pour arrêter ce tohu-bohu qui dégrade les relations et met en danger la démocratie.
Péguy rappelle que tout commence en mystique et finit en politique. Et si nous désirions ardemment qu’en 2016 la politique ne déserte point l’éthique pour que soient mieux respectées les valeurs républicaines, condition de la cohésion sociale.
La promesse est un objectif mobilisateur permettant, tant sur un plan individuel que collectif, d’apprendre l’art du choix entre le désastreux et le meilleur. L’impossible, dit René Char, nous ne l’atteignons pas, mais il nous sert de lanterne.
Les vœux ne sauraient être des apparents ; ils doivent revêtir une réelle densité pour porter un coup décisif aux situations intolérables ; visant juste, ils ciblent la question du sens. Alors, surgit la question : que suis-je prêt à risquer cette année.
Au diable, les vœux réducteurs et faciles. Le temps nous est donné pour se donner ; vivre c’est vibrer.
Joyeuse année dans une détermination enthousiaste à prendre sa part pour que la nuit soit moins privée d’étoiles.
Avec mes sentiments fidèlement cordiaux.
Bonjour Père Devert, c’est toujours avec grand plaisir que je découvre vos mail qui nous font réfléchir aux grands tourments de notre société et aux vrais valeurs. Je vous souhaite une excellente année 2016 sans oublier Habitat et Humanisme.
Bien à vous
Cher Bernard,
Tes voeux sont une lumière, telle que celles proposées par le PapeFrançois, dans un monde qui nous semble de plus en plus sombre.Tu as raison, il faut absolument faire entendre une musique, peut-être céleste, mais surtout positive. Il faut, plus que jamais être, attentifs aux autres, et en fraternité.Nous sommes trop souvent comme le jeune homme riche de l’évangile.Heureusement, nous nous réveillons parfois, comme l’a montré l’immense acte de solidarité des marseillais lors de la catastrophe de la rue d’Aubagne.
Gilles et Régine (ta place à notre table t’attendra toujours)