Le rapport de la Fondation de l’Abbé Pierre souligne une nouvelle fois l’insuffisance criante du nombre de logements.
La situation de vulnérabilité consécutive à un chômage massif n’est naturellement pas étrangère au fait que ceux qui n’accèdent pas un emploi, ou ne le retrouvent pas, sont victimes d’une double peine : l’absence de travail entraînant le refus du logement et réciproquement.
Le mal-logement est lié à l’indifférence.
L’inquiétude au regard de ce mal s’affiche à la « Une » quelques jours par an lorsque la baisse des températures échauffe soudainement les esprits et les cœurs, l’indifférence glaciale apparaissant alors pour ce qu’elle est, une injustice.
Cette indifférence trouve rapidement avec le politique un « bouc émissaire », accusé de ne point tenir ses promesses. Certes. Seulement, la cohésion sociale ne se construit ni dans des indignations faciles, ni dans des attentes passives mais à partir de fertiles mobilisations pour mettre en œuvre les valeurs de notre République, socle de notre démocratie.
Comment parler de liberté quand l’angoisse étreint des milliers de nos concitoyens en attente, chaque soir, d’un abri. Quelle égalité en droit lorsque l’hébergement est refusé au motif qu’il n’y a pas de place, mais alors quelle place notre Société réserve-t-elle aux plus fragiles. Quelle fraternité se construit quand des hommes, des femmes et des enfants restent aux portes du logement.
Que de logements inoccupés sont des espaces de mépris pour ceux qui déjà blessés par la vie, telles les familles monoparentales, attendent parfois 10 ans pour accéder à un toit.
Que de loyers, en rupture avec la solvabilité des familles, entraînent des désordres voilés par l’indifférence oubliant que le logement est un bien primaire qui ne saurait répondre aux seules règles du marché.
Que de permis de construire, permis de vivre, suivant l’expression de l’Abbé Pierre, sont bloqués en raison de recours dont la pertinence se dispute à l’indifférence ou à des intérêts mercantiles.
Quand le moi l’emporte sur toute autre considération, il n’y a pas de toit. L’indifférence assigne à l’errance les plus fragiles.
Bernard Devert
Février 2016
Cher Bernard DEVERT, Merci de continuer à vous indigner à la suite de l’Abbé PIERRE de l’indifférence de nos sociétés, gavées et gaspilleu- ses, au regard des besoins et droits humains dans une société dévelop-pée:
– le droit à un TOIT et les inquiétudes permanentes et destructrices pour nos concitoyens » non ou mal-logés »,
Votre action continue depuis 25-30 ans porte des fruits – même limités au regard des besoins.
– l’enrichissement continu des plus fortunés, en France et à l’échelle de la planète, sur une lettre précédente voilà quelques jours.
Que faire quand dans les mécanismes économiques qui fondent le fonctionnement de nos sociétés concourent dans les faits à conforter les situations acquises et les renforcer…?
Y compris les exonérations fiscales dont seuls les revenus les plus élevés accèdent très avantageusement (cf loi Girardin et l’nvestisement outre-mer).
CONTINUEZ à INTERPELER. J’adhère et vous en remercie.
Michel CHATAIGNER
Cher Monsieur, Je vous sais gré de votre message qui est un encouragement à poursuivre pour dire non aux iniquités qui créent de tels fossés que les plus vulnérables tombent. Votre réflexion conduit à s’interroger sur l’assistance à personne en danger ; le fait de ne pas avoir de toit est un danger avéré qui relève de l’exercice de ce droit séculaire. Merci pour votre soutien, bien cordialement. Bernard Devert