Calais, ville blessée par la violence qui continue de sévir alors, que la « jungle » fut démantelée dans des délais et conditions honorant ceux qui s’en sont inquiétés.
L’opinion pense que la barbarie est celle des migrants alors qu’ils sont violentés par de tristes et fourbes passeurs, laissant miroiter à des êtres, au bout du bout de l’espoir, qu’il leur suffisait d’atteindre Calais pour rejoindre le nouveau monde : l’Angleterre.
Seulement le Chanel n’est pas la chance d’une terre promise, la promesse s’avérant aussi tragiquement vaine qu’onéreuse.
Quatre jeunes migrants venus de pays lointains et inhospitaliers se trouvent depuis quelques jours dans un pôle de réanimation entre la vie et la mort.
Les armes à feu ont parlé. Les passeurs jouent la division et la terreur pour faire passer la responsabilité à des êtres démunis, confrontés au désarroi d’un avenir qui s’effondre.
Face à cette petite horde que sont ces passeurs ne laissons pas croire que les migrants sont coupables avec comme complices ceux qui les protègent. Un comble d’iniquité.
Inacceptable de laisser une telle injustice se perpétuer ; il faut mettre dehors ces réseaux mafieux sans foi, ni loi, qui utilisent la plus grande misère pour s’enrichir.
La crise migratoire connaît déjà trop d’incompréhensions, de calomnies pour qu’elle soit encore entachée du sordide.
Bernard Devert
Février 2018