Ce toit qui manque, signe l’appel d’une fraternité à bâtir

Ces jours d’après, Emmanuelle Wargon, Ministre du Logement, les ouvre par un acte d’humanisme, un soin à l’égard des plus fragiles, conduisant à reporter au 31 mars 2022 la fin du dispositif hivernal.

Déjà, cette trêve avait été déplacée du 31 mars au 1er juin. Impensable d’ajouter encore à la crise sanitaire une autre crise : plus de 200 000 de nos concitoyens se seraient trouvés alors, sans cette décision, confrontés, voire condamnés à la rue.

Cette ‘peine’, comment ne pas l’abolir pour ne point oublier que les trottoirs sont meurtriers. Un sursis de 10 mois est donné pour que l’espoir ne soit pas ‘guillotiné’ !

Un temps pour agir afin que les ‘privés de toit’ le trouvent.

Comment rester indifférents au sort des plus vulnérables de notre Société alors que des logements existent en plus grand nombre encore. Seulement, ils sont inoccupés, vacants !

Inutile et même dérisoire d’accuser leurs propriétaires de cupidité, d’insensibilité. Nombre d’entre eux sont âgés, sans ressources pour entreprendre les travaux nécessaires à la location, ou encore démunis pour effectuer les démarches parfois lourdes aux fins de bénéficier d’aides financières.

Ce serpent de mer qu’est la vacance des logements, sujet rebattu et rebelle, trouve désormais sa solution dans le cadre d’une convention tripartite entre l’Etat, le propriétaire-bailleur et les associations qui, dans le cadre de l’économie solidaire, mobilisent des financements.

Que des personnes ne puissent disposer d’un ‘chez-soi’, est une situation insupportable. Il nous faut l’éradiquer. La nonchalance à l’égard de ce drame est une faute sociale qui n’est pas sans assombrir et contredire les valeurs qui nous réunissent.

L’un des frères Karamazov dit qu’avant de rechercher un sens à la vie, il faut aimer la vie. L’aimer n’est-ce pas déjà lui donner du sens pour ne pas vouloir simplement être heureux, seul, mais permettre aussi à d’autres de l’être.

Cette perspective suscite alors des relations humanisées, une espérance qui, éloignée des discours, conduirait à vibrer à cette fraternité évoquée par Victor Hugo :

« Je rêve l’équité, la vérité profonde, l’amour qui veut, l’espoir qui luit, la foi qui fonde,

…Je rêve la douceur, la bonté, la pitié, et le vaste pardon. De là ma solitude ».

J’entends des voix qui s’élèvent et en appellent à la réquisition. Une Société ne change pas vraiment à travers les oukases, mais plutôt à partir d’une prise de conscience qui transforme les relations.

Là se trouve sûrement la clé de l’ouverture recherchée pour une société plus attentive à ceux qui en sont les oubliés pour n’avoir même pas de toit. Impensable…et pourtant.

Bernard Devert

Mai 2021

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