Face à ce tragique de la guerre, suscitons des signes de paix

Un choc que cette guerre en Europe alors qu’elle est en paix depuis plus de 70 ans, même si, ici et là, des convulsions sont intervenues sur un certain nombre de territoires.

Quel drame, cette offensive meurtrière constituée de chars qui avancent, d’obus qui éclatent, mettant sur des chemins des files ininterrompues, des mamans, des enfants et des personnes âgées contraints à un exode aux fins de trouver un refuge.

La guerre est toujours un échec. Ici, elle relève de l’ambition hors d’âge du maître du Kremlin de recréer la grande Russie d’hier pour mieux maintenir son pouvoir en occultant, sous les apparences de la puissance, de graves désordres intérieurs et une absence de liberté.

Une déclaration de guerre contre un peuple libre.

L’Ukraine fait face à une grande puissance militaire qui a jugé pouvoir l’écraser si ce n’est en quelques heures, du moins en quelques jours. Seulement, elle a une telle force intérieure qu’elle résiste, quelles que soient les menaces traversées par une folie délirante mentionnant l’arme nucléaire.

Les militaires russes, sur l’ordre d’un tyran, ont cru – et c’est tout le drame d’un arrière monde – que les armes sont une force décisive ; il leur faut constater qu’il en est une bien supérieure : l’esprit. Il habite le peuple ukrainien, lui offrant une intelligibilité dont le nom est celui de la résistance déroutant l’adversaire.

Résister, c’est faire exister en laissant une trace qui, jamais, ne s’efface.

Face à cette déclaration de guerre, nous avons une responsabilité qui doit nous conduire à une déclaration de paix. Non pas des mots faciles, mais une exigence concrète pour offrir une hospitalité à ceux qui ont dû tout quitter pour se mettre à la recherche d’un abri. Comment le leur refuser.

Cette déclaration de paix est celle d’une Europe divisée qui, dans ce conflit, trouve son unité pour dire non à une violence absurde que connurent nos aînés de funeste mémoire.

Quelle heureuse surprise de voir que des pays refusant toute immigration se proposent désormais d’accueillir.

Quand surgit une réponse créatrice d’humanité à cette grande question : Qu’as-tu fait de ton frère, alors se dessine un autrement, riche de promesses d’avenir ; elles nous rejoignent. Aussi apporterons-nous à la place qui est la nôtre une hospitalité, signe d’amitié au peuple ukrainien.

Les chrétiens entrent dans ce temps du Carême ; il nous faut l’accueillir dans un réalisme spirituel refusant toute évasion au regard du tragique, comme celui que subit l’Ukraine. La bête immonde qui sommeille dans l’homme ne cesse de vouloir se réveiller.

Quelle arme peut la combattre, un supplément d’âme afin que ceux, désarmés devant l’horreur, trouvent un réconfort, plus encore une amitié.

A cette exigence éthique et spirituelle, nous ne nous déroberons pas.

Bernard Devert

Mars 2022

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