Une belle histoire entre la Communauté bénédictine de Belloc et Habitat et Humanisme.

Tout a commencé il y a 4 années avec un temps de partage sur la spiritualité zundélienne, un des frères de cette Communauté s’étant beaucoup investi sur l’engagement de Maurice Zundel théologien que Paul VI présentait comme un poète et un mystique.

Au terme de cette rencontre, les moines ont demandé au fondateur d’Habitat et Humanisme s’il était prêt à poursuivre une réflexion. L’interrogation s’est très vite révélée comme un appel.

Qu’est-ce qui pouvait bien rapprocher les moines bénédictins d’Habitat et Humanisme, l’histoire de cette Communauté, profondément marquée par l’esprit de résistance qui fait que l’abbaye est reconnue par les croyants ou non, comme un haut-lieu spirituel.

Comment oublier que des moines de cette abbaye, arrêtés par les Nazis furent jetés dans un camp de concentration pour avoir eu l’audace et le courage de s’opposer à une idéologie meurtrière de l’humain.

Difficile aussi de passer sous silence le fait que Belloc a été un ‘refuge’ pour ceux qui ont défendu l’indépendance, pour le moins l’autonomie du Pays Basque, Nord et Sud. Le Père Abbé s’est trouvé à plusieurs reprises confronté à des moments de garde à vue !

L’association Habitat et Humanisme est habitée l’esprit de résistance. Il n’est pas neutre de rappeler qu’elle a trouvé son Siège à Caluire où Jean Moulin fut arrêté ; son secrétaire, Jean Cordier, alias Caracalla, bordelais, prit le bateau à Jean de Luz pour rejoindre Londres.

Cette culture de la résistance partagée avec les moines l’est aussi avec les moniales qui ont largement contribué à la venue d’H&H accueillant, mais pas seulement, leurs frères au sein de leur monastère.

La sobriété, si chère à l’Evangile, a été concrètement vécue pour faire place à des inattendus qui, portés par la prière, sont fruit des inespérés. N’est-ce pas aussi ce qui nourrit toute action de résistance, un appel à se déplacer, à se risquer.

Résister contre une économie marchande qui condamne les plus fragiles à être rejetés dans un ailleurs que les urbanistes et sociologues nomment la banlieue, littéralement le lieu du ban.

Résister contre ces idées de puissance qui sont considérées justes parce qu’elles sont fortes. Blaise Pascal soulignait que, seul, ce qui est juste est fort.

Résister pour que le fragile ne soit pas vilipendé, mais reconnu comme un vecteur d’humanité.

Résister contre les obscurantismes instrumentalisés par leurs thuriféraires pour au mieux accabler et mettre à distance les espaces de clarté où, là seulement, l’homme intérieur trouve les conditions de son épanouissement.  

Ce rapprochement, riche de sens, doit nous inviter à trouver l’énergie pour être des combattants de l’espoir. Comment rester étrangers à ceux qui désespèrent de ne pouvoir trouver un toit, ce minimum pour le respect de la dignité, tragiquement refusé aux plus pauvres.

Dans un moment où la civilisation occidentale prend de la distance avec la chrétienté, n’appartient-il pas aux baptisés de retrouver pleinement le sens de la résurrection ; elle n’est pas un projet pour demain, mais l’aujourd’hui de notre vie, un appel pressant à se mettre debout, lutter, résister contre l’indifférence qui tue physiquement et moralement.

Marie-Madeleine et les femmes présentes sur le tombeau vide s’entendront dire par le Ressuscité : « Ne craignez pas ; allez dire à mes frères de se rendre en Galilée, c’est là qu’ils me verront » (Mt 28-10). Il est urgent de retrouver dans nos vies ces ‘Galilée’.

Il est des lieux, Belloc en est un, qui témoignent de l’attention à une vie nouvelle, là où les finitudes loin d’être occultées, sont prises en compte, sans endeuiller l’avenir pour être visitées par la Pâque du Seigneur qui ne nie pas la mort, mais la traverse.

Tel sera le thème de la préparation pascale que je me propose de tenir à l’Abbaye de Belloc (à proximité de Bayonne) les mercredi, jeudi, vendredi Saints en participant aux offices prévus par les moines et moniales.

Bernard Devert

PS : pour tout renseignement, n’hésitez pas à me joindre sur ma messagerie b.devert@habitat-humanisme.org ou téléphone 06 73 68 28 58

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