J’exige, donc j’existe

L’immédiateté est devenue une forme de dictature silencieuse qui envahit notre Société pour se présenter comme un élément constitutif de liberté.

Le « moi, je » efface ou pour le moins atténue la responsabilité que nous avons à l’égard des autres. Qui n’a pas entendu : « ce n’est pas mon problème » et c’est précisément tout le problème auquel nous sommes confrontés.

« Avoir fait de grandes choses ensemble, vouloir en faire encore », telle est pour Ernest Renan la définition de la Nation.

Il s’agit d’une reconnaissance, un héritage suscitant une identité et une filiation créatrices d’un appel à donner naissance, à faire naître non sans fierté des projets conférant à la Nation une cohésion sans laquelle elle se délite.

Or, la cohésion sociale est largement fracturée pour avoir perdu le sens de l’unité qui, loin d’être une uniformité, se révèle le surgissement d’une mosaïque des engagements de tous.

Nous avons besoin de l’autre, des autres, d’où la nécessité de bâtir une relation pour construire une communauté qui, pour dessiner une fraternité, traduit alors l’attention à ceux qui la constituent. La première exigence est celle de l’équité.

Le « chacun pour soi » est un fléau social.

L’image de la balance à fléau, allégorie de la justice, ne l’est vraiment que si l’on met davantage dans le plateau de celui qui n’a rien ou peu, pour être juste.

Une des crises de la Société et, plus grave encore, de la Nation, est ce manque d’équité, d’où la nécessité d’une meilleure redistribution des richesses. Souvenons-nous, il y eut une tentative de la part d’une élite qui, possédant beaucoup, a appelé à plus de justice sociale, bien décidée à y contribuer.

Quelle justice pour évoquer l’habitat quand 85 744 ménages reconnus prioritaires au titre du DALO n’ont pu accéder à un logement.

Quelle équité quand l’égalité des chances est en situation d’échec avec des territoires qui culturellement, socialement, se révèlent une garantie de sécurité pour l’avenir de ceux qui y résident alors que les plus fragiles sont confrontés à la pauvreté, quand ce n’est pas la misère.

Faute d’une juste redistribution pour parvenir à plus d’égalité, les liens se perdent dans une dommageable aventure « du chacun pour soi », quand bien même le tissu associatif tente de les maintenir.

Au sein même de l’économie solidaire, il nous faut veiller à ce risque que peut causer l’investissement à impact social. La perspective n’est pas sans pertinence, réserve faite qu’il n’y ait pas de course à la réussite laissant dans l’oubli les personnes en grandes difficultés pour se présenter comme des champions de l’insertion.

L’attention à l’autre, aux autres, appelle la recherche d’un équilibre, traversé par la générosité et la capacité à donner et à se donner pour une cause, ô combien noble, s’agissant de faire reculer les chocs qu’entraînent la brutalité de ces ruptures créant des situations claniques, non sans danger pour l’avenir

Comme il serait nécessaire que se lève le rideau sur les obscurantismes aux fins de pouvoir présenter un projet de Société qui, libéré des intérêts particuliers, concourrait à la création de cette Maison Commune, malheureusement une forme de chimère, au sens très précis de ce mot, l’absence d’unité.

L’unité commence là où je décide d’exister, pas seulement pour moi, mais pour l’autre, les autres, en acceptant de prendre du recul quant à l’immédiateté du tout, tout de suite, si destructrice du corps social.

Bernard Devert

Février 2023

Les ehpad

De nouveau, ce détestable acronyme, qui devrait plutôt être remplacé par ‘la Maison de nos aînés’, a fait l’objet du focus des médias suite à l’intervention de Claire Hédon, en sa qualité de Défenseure des Droits.

Claire Hédon observe des initiatives méritant d’être saluées au sein des ehpad. Toutefois, elle rappelle non sans pertinence 5 actions capitales qui restent à mener : l’urgence d’un ratio minimal d’encadrement pour assurer un meilleur accompagnement des résidents, offrir plus de liberté aux familles et aux soignés, renforcer l’identification et l’analyse des situations de maltraitance, clarifier et renforcer la politique nationale des contrôles et restaurer la confiance des résidents et de leurs familles.

Toutes ces mesures sont bonnes et nécessaires ; il en est une autre qui relève de l’ouverture du cœur. A ce titre, elle ne peut pas faire l’objet d’une prescription pour être cet enthousiasme d’aller vers l’autre.

Un de nos directeurs écrit fort justement que cette dimension est la manifestation de la vie qui habite tous les êtres humains. Parfois, elle est enfouie par la lassitude morale ou physique, mais elle existe, dit-il, je l’ai vue. Il ajoute : quand l’humain est en activité, c’est sa périphérie qui est active pour être sollicitée par l’extérieur.

Avec l’âge, le grand âge, le temps de l’action se met en retrait mais il fait place à une conscience plus aigüe d’être là, le plaisir d’être là.

Nous entendons souvent chez les résidents l’interrogation : « pourquoi suis-je encore là », en d’autres termes, quel sens a encore ma vie, à quoi je sers. La question renvoie à l’utilité, mais exister, ce n’est pas simplement faire, c’est aussi faire surgir cette conscience que la vie a du sens ; il n’y a pas d’âge pour en être des acteurs et des témoins.

Dans le tourbillon des existences où personne n’a le temps, ou plus exactement ne le prend, la reconnaissance d’être un vivant se joue sur le fait de pouvoir agir, s’agiter, brasser, si bien que ceux qui sont en retrait de ce « bouillonnement » sont finalement condamnés à une certaine régression.

Ils ne comptent pas ou si peu.

Est-ce juste ? Non, le temps du grand âge est malheureusement compris comme une fin venant trop souvent éteindre les désirs. La conscience d’exister ne fait-elle pas jaillir ce « pourquoi suis-je là » ; cet appel à vivre doit trouver une réponse : « parce que vous êtes de ceux qui nous ont permis d’être mis au monde, d’être des héritiers de ce qui s’est construit, recherché sur un plan humain et spirituel.

Alors s’ensuit une juste reconnaissance de nos aînés.

La négligence de notre Société à leur égard ne traduit-elle pas cette culture de la finitude pour ne pas parvenir à voir dans chaque être l’infini qui l’habite.

Je pense à cette personne très âgée qui ne parlait plus, ou si peu ; sortie de sa chambre, elle s’était placée dans le couloir, toute courbée, assise sur une chaise. Lui caressant la main et le bras un peu longuement, il me fut donné la joie de la voir se relever et de bénéficier de son sourire ; il traduisait la vie qui était en elle, chassant le fini qui l’accablait ; se réveillait alors l’infini dont la tendresse est le secret.

La Maison de nos aînés, quelles que soient les règlementations, ô combien nécessaires et sur lesquelles nous nous investissons, doit se révéler des lieux de vie habités par une intériorité revisitée par cette reconnaissance due à ceux qui nous ont mis au monde.

L’infini de la vie se révèle et se comprend souvent au cœur du fragile.

Bernard Devert

Janvier 2023

Le déplacement du 23 janvier dernier, du Garde des Sceaux, M Eric Dupond-Moretti, fera date pour se rendre au Tribunal judiciaire de Dunkerque aux fins de signer un bail au terme duquel l’association Habitat et Humanisme Nord Pas-de-Calais se voit confier le soin de réhabiliter moralement et physiquement un bien fort judicieusement saisi et confisqué en raison des turpitudes qu’il abritait au préjudice des plus pauvres.

Ce bail fait suite à l’appel à manifestation d’intérêt lancé en 2022 par l’Agence de Gestion et de Recouvrement des Avoirs Saisis et Confisqués, placé sous la tutelle des Ministères de la Justice et de l’Economie.

Cette procédure est liée à l’engagement de l’association Crim Halt et à son Président, M Fabrice Rizzoli, criminologue, qui en s’inspirant de la loi italienne a obtenu en France que les biens de la mafia confisqués soient dirigés vers une économie de la responsabilité.

Quelle victoire et quel réveil que cette opération exploitée honteusement par un marchand de sommeil soit attribuée à un acteur de solidarité. Il s’agit d’un geste réparateur, mais aussi créateur d’un espace de clarté dissipant les ténèbres de la cupidité qui tragiquement n’ont pas de fond. Je pense à cette jeune femme qui, en larmes, osait avouer qu’elle avait dû « coucher » pour quitter la dureté des pavés.

Un autrement se fait jour. Péguy doit être heureux de voir démentie sa réflexion : « ils ont les mains propres mais ils n’ont pas de mains ».

Ici, il y a des mains et quelles mains, magnifiquement propres, détruisant les murs de ces marchands abjects, qui n’ont cure de personne, seulement de leurs sordides intérêts.

Cette opération, dans un contexte où le mal-logement est déjà si prégnant, témoigne d’une résistance en marche pour libérer les biens de ces malfrats et criminels qui assassinent les conditions de vie des plus pauvres.

Il est bien que l’opinion publique en soit informée car la lutte contre le crime organisé est l’affaire de tous, dit fort justement Marcel Hipszmann, ex-adjoint au délégué à l’économie sociale et Fabrice Rizzoli, Président de Crim’Halt.

L’attention à la fragilité à l’aune de l’éthique honore la Société.

Bernard Devert

Janvier 2023

La joie de l’étonnement

Avec le temps des vœux, il s’est dit beaucoup de choses, accompagnées de belles promesses et c’est heureux, dans ces moments où la tentation est parfois grande de se résigner à la tristesse. Balzac traduit ce mot de résignation comme un suicide quotidien.

Au diable le défaitisme.

Il s’agit de vivre ce que nous avons souhaité, de concrétiser les promesses échangées dans cette conscience partagée qu’il y a tant à faire. Nous ne pouvons pas tout faire, certes, mais au possible nous sommes appelés. Il nous faut veiller à nous défaire des illusions ou de ces simples indignations faciles et peu fertiles pour ne rester que des mots, sans capacité aucune de détruire les maux et le malheur.

L’heure est d’entrer résolument dans un optimisme de volonté ; quelle libération, après discernement, de décider des changements à mettre en oeuvre. Alors se retire la mocheté qui rôde, accable, destructrice de l’espoir, quand ce n’est pas de l’espérance.

Il y a tant à faire. Ne perdons pas notre énergie à faire chorus avec ces voix délétères, complaisantes aux lamentations, qui trouvent tant d’oreilles attentives aux sombres prédictions.

Le marché du catastrophisme est loin d’être en crise tant il rapporte à ses thuriféraires ; le plus grave, c’est qu’il tente de s’imposer laissant entendre que tout se vaut. En d’autres termes, rien ne vaut si bien que les valeurs fondatrices de notre Société s’en trouvent menacées.

L’avenir ne se construit que si l’idéal est protégé du cynisme et de la marchandisation.

Il nous appartient de veiller à ce que notre Société ne s’enlise, ni ne se glisse dans les ténèbres. Les sérieux changements que nous connaissons ne sont pas sans donner prise aux agitations et hésitations. Que faire, se lever et se tenir debout sans perdre son temps à s’opposer aux idées funestes, laissant à la générosité et l’attention à l’autre le soin de les faire disparaître pour ensoleiller la vie.

Jacques Brel à ces mots justes : « je vous souhaite des rêves à n’en plus finir. Et l’envie furieuse d’en réaliser quelques-uns ».

Le mieux pour en finir est de s’ouvrir à l’infini. Il ne s’agit pas d’une option mais d’une magnifique proposition de vie qu’exprime si justement Saint-Exupéry parlant de l’avenir, non comme une invitation à le prévoir, mais un appel à le rendre possible.

Là, l’étonnement se fait jour jusqu’à faire jaillir ce cri joyeux de l’intelligence et du cœur : « c’est donc possible ». Tout commence, recommence dans cette soudaine clarté, source de l’enthousiasme et de l’émerveillement

Il m’est une joie de vous partager ce poème Jean-Luc Grasset traduisant cet infini et cet émerveillement avec des mots qui portent et nous transportent :

Il suffit de peu pour que le soleil naisse sur un lit de feuilles jaunies, là-bas dans les cendres des nuages. La fragilité du monde devient si précieuse que Dieu marche pieds-nus pour ne pas le briser. Quand nous reconnaissons enfin ses pas, son dos s’est voûté dans les montagnes et je m’étonne de tant de clarté après son passage.

Ce passage n’est-il pas ce moment où nous décidons de bâtir un monde plus humain. Le pessimisme vacille et même craque pour ne pouvoir s’opposer à cet élan conduisant vers ces sommets possibles, joie de l’étonnement.

Bernard Devert

Janvier 2023

Comment créer du lien social en ville.

Les villes deviennent gigantesques. Quarante-trois d’entre elles dans le monde d’ici à 2030 auront plus de 10 millions d’habitants. En 1950, 30% de la population mondiale vivait dans les villes ; 60% en 2030.

L’urbain doit être impérativement libéré de l’inhumain ! Aussi, une attention toute particulière doit être portée à ce que les lieux qui se construisent soient créateurs de liens.

Il y a quelques raisons d’espérer. Ne parle-t-on pas désormais de la ‘ville intelligente’. Cette formulation n’est pas spécifique aux élus, urbanistes, architectes, sociologues ou promoteurs, elle est une nouvelle donne qui suscite un fort intérêt comme en témoignent de nombreuses études et le déjà-là d’importants investissements.

Cette intelligibilité traduit une attention à la ville plus inclusive. Comment ne pas déjà observer en France le développement de programmes adaptés au vieillissement de la population afin que les aînés trouvent peu à peu leur place dans la société. Le retrait qui leur a été trop longtemps imposé s’avère insupportable et insupporté.

L’habitat intergénérationnel, connecté à des centres de ressources de soins, facilite ces nouvelles perspectives pour une citoyenneté qui n’a pas à être évaluée à l’aune des âges, des cultures et des ressources. Cet impératif doit être au cœur de la construction des liens.

Or, les villes se sont trop souvent construites en différenciant les strates sociales ; le tissu social s’est déchiré, facilitant les frontières qui protègent les économies parallèles, assassines de l’avenir.

La ville pour être hospitalière se doit de créer des lieux où on parle et où on se parle. N’est-ce pas l’agora qui fort heureusement rejaillit.

Ainsi, se développent ces tiers-lieux que l’on nomme au sein d’Habitat et Humanisme les escales solidaires ; il s’agit d’espaces ouverts qui n’accueillent pas seulement les plus démunis mais ceux qui souffrent de l’isolement, ce cancer social avancé que vivent trop de nos concitoyens. Etre connecté, c’est bien, mais l’être par rapport à la vie, c’est mieux !

L’apprivoisement est la clé des escales solidaires qui facilitent un envol vers un mieux-être. Souvenons-nous du Petit Prince qui fit escale sur la 5ème planète, infiniment petite.  Eclairée par l’allumeur de réverbère, elle offre l’infini, pour savoir regarder avec le cœur ; les liens ne lui sont jamais étrangers

C’est la qualité des liens qui crée la fraternité et rend possible le vivre-ensemble. Certes, les règles d’urbanisme, telle la loi Solidarité Renouvellement Urbains (SRU) sont importantes ; ce ne sont pas seulement la loi et les décrets qui nous changent, mais cette détermination à co-construire un monde plus humain. Le rêve est nécessaire ; il doit se traduire par l’apprentissage des relations qu’offre le faire-ensemble. Impossible de ne pas prendre conscience des iniquités et de rechercher comment les atténuer.

La création du lien social se tisse par la mixité sociale. Je pense à cette maman qui pour habiter un logement dans un quartier équilibré d’une grande métropole après avoir vécu longtemps dans un quartier difficile, exprime sa joie, consciente que ses enfants bénéficient désormais d’une plus grande égalité des chances. La mixité en est un puissant vecteur.

Les liens construisent la solidarité. Aussi, convient-il d’être attentif au fait que la middle class éprouve un malaise pour observer qu’elle ne bénéficie d’aucun soutien dans le cadre d’un marché qui l’exclut attendu le coût du foncier dans les Métropoles. Quelle erreur d’oublier son engagement et sa compréhension à l’égard des plus fragiles.

Le lien est toujours un soin, plus encore un prendre-soin dont les politiques de l’habitat ne doivent pas s’affranchir. 

Bernard Devert

Janvier 2023

Des justes pour un monde plus humain

Quelle belle tradition que de placer les premiers jours de la nouvelle année sous les auspices de l’hospitalité, une trêve au regard des hostilités, chacun souhaitant confusément qu’elle se pérennise.

L’heure des vœux est celle du partage pour faire naître et reconnaître le meilleur.

Ainsi, tout commence, ou recommence, avec des mots chaleureux. Ne viennent-ils pas illuminer un horizon, tel l’arc-en-ciel dont une des symboliques et celle de la bénédiction, une alliance entre l’esprit et le cœur donnant naissance à un monde plus serein, secret du bonheur.

Qui ne l’espère pas !

Seulement ce bonheur il ne s’agit pas seulement de le souhaiter, il convient de le bâtir.

Denis Diderot, philosophe et encyclopédiste des Lumières, aimait à dire que s’il voulait être heureux, il voulait que les autres le soient aussi. Les bavards du bonheur ne le construisent jamais. Ne nous perdons pas dans des vœux qui n’engagent en rien.

Que de fois nous nous surprenons à abdiquer face à la mocheté de situations ou de leur non-sens, ce qui est équivalent, se contentant de dire : nous ‘marchons sur la tête’.

Et si en 2023, nous décidions de ‘marcher la tête haute’ au sens où l’expression traduit le refus de craindre les affronts, les moqueries ou le cynisme qui, immanquablement, se font jour pour résister à une déshumanisation plus prégnante qu’on ne le pense.

Nous entendrons sans doute à minima : ils rêvent !

Ne point esquiver les rêves de nos décisions, c’est justement choisir la vie, en veillant, suivant le mot de Bertolt Brecht à ce qu’on ne puisse jamais dire que les temps sont obscurs parce que nous nous sommes tus.

Il m’a été donné la chance de connaître cette grande économiste, Maria Nowak, surnommée ‘la banquière de l’espoir’. Elle nous a quittés le 22 décembre.

Femme d’exception, née en Pologne dans une ville située dans l’actuelle Ukraine, elle n’a eu de cesse de s’investir pour les plus fragiles ; elle est reconnue notamment pour avoir fondé l’Association pour le Droit à l’Initiative Economique –Adie – dont l’objet est d’offrir des prêts à ceux qui, n’ayant rien, se trouvent exclus du système bancaire.

Cette belle figure d’humanité ne pourrait-elle pas nous inviter en cette nouvelle année à nous souhaiter les uns aux autres d’être des ‘justes’, se rappelant de ceux qui, avec intelligence et cœur, ont multiplié les audaces pour que la vie l’emporte sur les forces mortifères.

Maria Nowak connut la souffrance de voir son père, sa mère, sa sœur, déportés. Elle s’est battue constamment pour la liberté et la misère qui vient la contrarier. Ainsi, a-t-elle réussi à mettre en œuvre ce qui apparaissait à beaucoup comme impossible, pour le moins difficile.

Ce difficile fut le chemin sur lequel elle emmena des milliers d’entrepreneurs qui sans elle n’auraient jamais été soutenus.

Maria Nowak rappelle que là où l’initiative et la liberté sont promus par l’idéal du partage, il s’en suit des relations plus justes qui éloignent de l’arrogance de la force. Comment s’en étonner, le juste n’est-il pas celui qui ne cesse de proposer à temps et contretemps la noblesse du courage et de l’audace.

Le chemin d’humilité est le chemin des justes.

Bernard Devert

Janvier 2023