Le mal-logement en recherche d’urgentistes

Le froid aujourd’hui, la chaleur demain continueront à tuer et à blesser ceux qui n’ont pas de toit. Ce drame est dédramatisé au point d’oublier ce minimum d’humanité que représente ce devoir séculaire d’assistance à personne en danger. L’absence d’hospitalité ne serait-elle pas signe d’une hostilité qui n’ose pas dire son nom.

Certes, des mesures sont prises mais, pour être de l’ordre du palliatif, ce cancer nommé pudiquement le mal logement, ronge depuis plus de 60 ans le tissu social.

Non sens et indécence que de s’inquiéter de ce mal en fonction d’une météo dont les degrés affichés déterminent notre ressenti pour selon, agir ou pas. Nous sommes à contre-temps.

Serions-nous dans le mur ? Non, fort heureusement des propositions sont envisageables avec des effets assez rapides :

  • 400 000 logements sont vacants dans les 8 premières agglomérations, là où précisément la question du mal logement se pose avec une grande acuité. Inutile de jeter l’opprobre sur quiconque, l’heure est de passer de l’indignation à une mobilisation pour que la souffrance des uns devienne l’aiguillon de l’agir des autres.
  • Le passage de statut de propriétaire à celui de bailleur est encouragé par une exonération du revenu foncier pour les 70 % du loyer conventionné avec ou sans travaux par l’ANAH dans le cadre de la location/sous-location ; demeure en attente le décret d’application de la garantie des risques locatifs (GRL).
  • 500 000 logements, soit 10% du parc privé, font l’objet d’une relocation chaque année. Nombre d’entre eux ne pourraient pas être proposés à des foyers plus fragilisés sous réserve de la garantie de l’impayé et que la différence entre le loyer du marché et celui retenu soit appréciée comme un don ; la fiscalité serait juste sur le plan éthique pour mettre en cohérence avantages fiscaux et sociaux.
  • L’augmentation des droits à construire envisagée est une ouverture, pour autant qu’elle soit affectée d’une charge foncière compatible avec l’éligibilité des financements très sociaux. Cette mesure participerait à l’intensification de la ville en offrant la chance du « vivre ensemble », la mixité atténuant le marquage social si destructeur de l’intégration.

Toute prise de conscience d’un drame exige la décision de refuser l’inacceptable, d’où l’urgence de poursuivre à une autre échelle ce qui a été entrepris en érigeant le logement très social comme une grande cause nationale.

 Il est grand temps de ne plus faire patienter ceux qui désespèrent de trouver un toit ; le soin que nous apporterons à leur souffrance se révélera test de notre humanité.

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