Sur une commune résidentielle, le Maire fait voter à son Conseil Municipal l’inconstructibilité d’un terrain pour refuser la création de logements sociaux.
L’association propriétaire du terrain voulut accueillir des pauvres durant la période hivernale ; mal lui en prit ! Le permis fut refusé. Pour éviter qu’un tel projet soit présenté de nouveau, la majorité municipale décide de modifier le P.L.U en vue de la création d’une aire de jeux.
Il est de ces programmes qui, pour privilégier la dimension éthique et le sens de l’intérêt général, sont dévalorisés jusqu’à être considérés comme cause de désordre. A vouloir jouer à cache-à-cache avec les pauvres on ne voit plus le trouble que constituent les injustices mettant en état de choc la cohésion sociale.
Cette aire de jeux est un jeu de massacre à l’égard des pauvres, leur volant ainsi la possibilité de trouver leur place.
Qui peut penser que la différence constitue une menace, sauf à s’installer dans une culture du refus de l’autre alors que la vie naît précisément de l’hétérogénéité.
Qui reprochera à une association de vouloir accueillir des foyers fragilisés. Comment ne pas se réjouir de la création d’une mosaïque de la fraternité plutôt que de construire ces marqueurs sociaux que sont trop souvent ces logements, impropre à l’insertion.
Qui peut consentir au regard souffrant de ces enfants qui n’ont point de toit ou de ces personnes qui, au soir de leur vie, sont dans le dénuement, confrontées à la solitude alors que la perte des forces les rejoint.
Qui peut rester dans le silence devant une telle iniquité et s’illusionner par des jeux qui massacrent l’enfance alors que 600 000 gosses sont victimes du mal logement. Il faut les avoir un jour rencontrés sur un trottoir : c’est dur, dit l’un deux, de dormir à même le macadam. Il est de ces décisions dont le cynisme fait frémir.
A ces jeux de l’entre-soi, on se réfugie dans des illusions pour ne point dire : je, c’est-à-dire accepter de devenir ce que l’on est au sens où Arthur Rimbaud dit « je, est un autre ».
Cet exemple est une illustration parfaite du scandale de ces communes qui bafouent ouvertement la loi SRU. Pour aller plus loin, je vous invite à consulter la carte interactive des communes concernées, éloquente sur le sujet : http://www.liberation.fr/societe/01012314799-la-carte-des-villes-en-manque-de-logements-sociaux (source : secrétariat d’Etat au logement).
Merci pour ce cri de colère.
Votre proposition d’inclure dans les assurances vie 10% en faveur du mal-logement a-t-elle été formellement transmise aux compagnies qui les commercialisent, ou à certaines d’entre elles?